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Stèle de la Dame Tapéret

Stèle de la Dame Tapéret

Égypte

10e ou 9e siècle av. J.-C.

Bois peint

31 x 29 x 2,6 cm

Musée du Louvre

©  RMN-Grand Palais (musée du Louvre)  / Hervé Lewandowski.  

Cette stèle à deux faces montre la défunte Tapéret priant le soleil de lui accorder les biens dont elle aura besoin après sa mort. Objets et hiéroglyphes se superposent dans une riche gamme de couleurs – verts, bleus, ocres rouges et jaune – pour faire passer son message aux dieux.

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Les Égyptiens croyaient qu’après la mort les attendait une vie comparable. Le monde des vivants n’était séparé de celui des morts que par le Nil, le premier à l’est, le second à l’ouest, du côté du couchant. Le voyage dans l’au-delà suscitait les préparatifs les plus scrupuleux de la part de tous, à la mesure de ses moyens.  


Cette petite stèle, sans doute originaire de la région de Thèbes, manifeste l’éclosion de l’art funéraire, jusqu’alors apanage des tombes royales, dans la sphère particulière. Remarquable par ses couleurs, elle représente sur ses deux faces la défunte pour laquelle la tablette a été conçue de profil, suivant le mode de représentation de l’Égypte antique. Son port altier, le plissé de sa tunique, sa coiffure, son maquillage suggèrent le raffinement de la société égyptienne.  

Figurée en orante, la dame Tapéret implore les dieux de lui accorder les biens dont elle aura besoin dans l’au-delà, exprimés sous la forme de hiéroglyphes. Associée au cycle du soleil, elle prie l’astre qui revêt deux aspects sur chacune des faces, diurne sous les traits de Rê, vespéral sous ceux d’Atoum. Au recto, on reconnaît à sa tête de faucon surmontée d’un disque solaire ; ses rayons dirigés vers la femme sont matérialisés par des fleurs de lis. Au verso, Atoum est coiffé de la double couronne des pharaons, symbole de leur pouvoir sur l’ensemble du pays, la Haute et la Basse-Égypte. La physionomie jeune de la défunte reflète l’espérance d’une vie éternelle après la mort, en accompagnant le dieu du soleil dans son voyage, avalé chaque soir par Nout, déesse de la nuit, et renaissant chaque matin. 

Recto

Sur cette face, Tapéret prie Rê, le dieu du soleil à son zénith, au milieu du jour, reconnaissable au disque rouge sur sa tête. Les rayons du soleil sont représentés par des fleurs qui se dirigent vers Tapéret pour lui insuffler une force vitale. 

Verso

Sur cette face, Tapéret prie Atoum, le dieu du soleil à son coucher. Suivant les contours de la tablette, Nout, la déesse de la Nuit au corps orné d’étoiles, forme la voûte céleste. Chaque soir, elle avale le soleil, puis lui redonne naissance au matin. 

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