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Plaque dite du « Paradis terrestre »

Europe

Vers 870-875

Ivoire  

34 x 11 cm

Musée du Louvre

© RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Daniel Arnaudet

Autour de l’arbre de la connaissanceAdam et Eve dominent les différents types de créatures : imaginaires, hybrides, associant homme et bêtes :

le minotaure (homme/taureau), le centaure (homme/cheval), le satyre (homme/bouc), mais aussi réels. 

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Cette plaque d’ivoire fut réalisée pour l’entourage du roi Charles le Chauve, petits fils de Charlemagne. Elle illustre non pas le jardin d’Éden comme pourrait le suggérer, au sommet du panneau, la présence d’Adam et d’Ève de part et d’autre de l’arbre de la Connaissance avec le serpent tentateur, mais les différents ordres de la Création. Elle correspond à une transcription d’un ouvrage majeur de l’Europe du Moyen Âge, écrit au 7e siècle, les Étymologies d’Isidore de Séville.  


La composition centrale s’organise en sept registres. On y distingue donc tout en haut Adam et Ève, tandis que les autres niveaux mêlent animaux réels et fantasmagoriques : des hommes à corps de cheval – des centaures – et des femmes à corps d’oiseau – des sirènes ; de part et d’autre d’un homme à tête de taureau – un minotaure –, deux hommes à pieds de bouc – des satyres – et deux hommes à tête de chien – des cynocéphales ; un griffon, animal à corps d’aigles et à pattes de lion, deux lions et une licorne ; un cerf, un bélier, un taureau et un bouc ; un cheval, un dromadaire et un sanglier ; un éléphant et enfin un caméléon.  


La finesse des reliefs ciselés, l’acuité de la représentation de la faune et de la flore, la délicatesse du matériau contribuent à faire de cette œuvre un remarquable exemple de l’art de l’ivoire dont le Moyen-Âge vit l’apogée en Europe.

Le paradis terrestre

 

 

Texte en lien avec le mythe :

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Lié aux croyances de la religion chrétienne et judaïque, le mythe du paradis terrestre, autrement connu sous le nom de « Jardin d’Eden », est un passage tiré de la Genèse dans l’Ancien Testament, le premier livre de la Torah et de la Bible. Il s’agit là d’un livre important relatant les origines du monde. Ce récit de création est l’un des textes les plus connus des saintes écritures, notamment des civilisations occidentales.

 

D’après la légende, c’est après avoir créé l’Homme que Dieu planta un jardin en Eden. On dit que ce jardin, véritable terre féconde, regorgeait d’une multitude de plantes et d’arbres issus de différentes espèces. C’est dans cet espace naturel, dans ce « paradis terrestre » qu’étaient destinés à vivre éternellement et dans une totale harmonie Adam, premier homme, ainsi que tous les animaux qu’il nomma un à un. Chacun des végétaux créés par Dieu incarnait une source nourricière essentielle. Parmi eux : l’arbre de vie et de la connaissance du Bien et du Mal. Le fruit de cet arbre, autrement connu sous le nom de « fruit défendu », était le seul mets interdit à Adam. Si l’avertissement semblait clair, c’était encore sans compter sur Eve, première femme créée par Dieu. Tirée de la côte d’Adam, cette dernière fut formée pour tenir compagnie à l’homme et le tirer de sa solitude. Tous deux devaient alors vivre unis, l’un pour l’autre, dans une totale nudité dont ils ne devaient jamais avoir honte. Pourtant, le serpent, animal le plus rusé que le Seigneur eut créé, parvint un jour à tenter Eve et la convint de désobéir au seul commandement de Dieu. La femme, séduite par le serpent, goûta au fruit défendu et en donna à son mari. Adam et Eve commirent alors le « pécher originel » : leurs yeux s’ouvrirent, ils prirent conscience de leur nudité et apprirent bientôt la notion du Bien et du Mal. Pour les punir, Dieu les maudit et les chassa pour toujours du Paradis terrestre. Il condamna ainsi l’homme à devenir mortel, à travailler dans la peine pour se nourrir pendant que la femme, elle aussi sujette à la mort, devra enfanter dans la douleur et se soumettre à la domination de son mari.

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